Il vaudra mieux éviter de prendre l’avion, jeudi 25 avril, sauf à vouloir endurer des heures d’attente dans les aéroports et même risquer de ne pas partir du tout. La grève des contrôleurs aériens s’annonce particulièrement suivie. Un jeudi noir en perspective car toutes les organisations d’aiguilleurs du ciel ont appelé à cesser le travail. Même le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), ultra-majoritaire avec plus de 60 % des voix auprès des contrôleurs, pourtant peu enclin à faire grève, avec seulement trois préavis déposés en dix ans, promet « une mobilisation record ». Mais l’espoir demeure. Les négociations se sont prolongées toute la nuit entre les syndicats et la direction générale de l’aviation civile (DGAC). Elles se poursuivaient, mercredi 24 avril, aux premières heures de la matinée.
Pour faire face à cette grève massive, la DGAC a demandé aux compagnies aériennes opérant en France, d’« abattre » – c’est-à-dire d’annuler – 75 % des vols à l’aéroport d’Orly et 65 % à ceux de Roissy-Charles-de-Gaulle et de Marseille. La DGAC les exhorte également à annuler 60 % des vols à Toulouse et Nice et 50 % pour les autres aéroports. Les compagnies aériennes s’attendent au pire. « On nous a prévenus d’abattements considérables. Un impact énorme », s’est plaint, par avance, mardi 23 avril, Pascal de Izaguirre, président de Corsair et de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers.
Pour une fois, le nombre des annulations devrait être en adéquation avec celui des grévistes. En effet, depuis le début de 2024, les aiguilleurs du ciel ont obligation, à l’instar des autres catégories de personnels du transport aérien, de se déclarer en grève quarante-huit heures avant le déclenchement du conflit.
La fermeture d’un quart des tours de contrôle
Les organisations syndicales entendent protester contre les conséquences de la réforme des services de navigation aérienne lancée par la DGAC il y a quinze mois. L’enjeu de la restructuration du ciel français est d’importance. L’objectif est d’absorber la forte croissance du trafic aérien, qui devrait augmenter de « 10 % à 20 % d’ici à 2030 », explique le SNCTA. Pour ce faire, la DGAC veut rationaliser le maillage des services de navigation aérienne en fermant, entre 2028 et 2035, un quart des tours de contrôle aujourd’hui en service et souhaite diminuer de moitié le nombre de centres de contrôle d’approche. Ces centres, qui gèrent les avions en approche d’un aéroport, passeraient de trente à seize, selon le SNCTA.
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