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Electricité : les milieux industriels français s’inquiètent des prix à long terme

Six mois après l’annonce du nouveau tarif de l’électricité nucléaire, EDF revendique plus de 600 contrats signés avec des entreprises. Mais des industriels s’alarment d’un manque de visibilité sur les prix pour les investissements d’avenir.

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Publié le 16 avril 2024 à 07h30, modifié le 17 avril 2024 à 09h34

Temps de Lecture 3 min.

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Dans l’aciérie ArcelorMittal de Dunkerque (Nord), le 16 janvier 2023. Cette aciérie fait partie des trois entreprises ayant signé un accord spécifique de tarification à long-terme avec EDF et dont le nom a été rendu public.

Coup de bluff ou coup de stress ? Est-ce une exagération classique lors d’une négociation avec un fournisseur pour obtenir un résultat plus avantageux, ou une réelle inquiétude qui traverse les milieux industriels français ? Près de six mois après l’accord passé entre l’Etat et EDF pour modifier les conditions de vente de l’électricité nucléaire, de nombreux acteurs industriels s’alarment de la situation.

Avec une critique récurrente contre les nouvelles règles du jeu : le tarif du mégawattheure (MWh) proposé par EDF ne serait pas suffisamment compétitif, ni prévisible sur le long terme. Cette incertitude supposée pèserait à la fois sur le fonctionnement courant des industriels et sur leurs investissements futurs, condition indispensable de la décarbonation de l’industrie tricolore dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone mise en place par les pouvoirs publics.

En novembre 2023, après d’âpres discussions, le gouvernement et EDF ont annoncé un nouveau mécanisme de tarification pour remplacer celui institué en 2010, et valable encore jusqu’au 31 décembre 2025, l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh). Pendant quinze ans, le mégawattheure a été disponible à 42 euros. Un tarif avantageux pour les industriels, mais pas pour EDF, confronté à des investissements colossaux pour entretenir et développer son parc.

Un phénomène conjoncturel

A partir du 1er janvier 2026, le nouveau tarif ne sera plus fixe et tournera « autour de 70 euros le mégawattheure ». En cas de dépassement de ce seuil, l’Etat pourra prélever une partie des revenus engrangés par EDF pour les redistribuer aux clients et amortir leurs factures : 50 % des revenus supérieurs à 78-80 euros le mégawattheure, puis 90 % au-delà de 110 euros.

Auditionné, le 3 avril, devant la commission d’enquête du Sénat sur les prix de l’électricité, le directeur exécutif d’EDF, chargé du pôle clients, Marc Benayoun, a précisé que l’énergéticien avait signé à ce jour « 671 contrats de vente d’électricité à long terme » avec des entreprises pour « des durées de quatre à cinq ans, sur un volume de 5 TWh [térawattheures] de consommation annuelle ». Des contrats vendus à des prix « de l’ordre de 70 euros le mégawattheure », comme prévu par l’accord de novembre 2023. Un volume qualifié de « considérable » par le dirigeant, mais qui reste limité comparé à la consommation de l’ensemble des entreprises en France − environ 250 TWh par an.

Les quelque 600 signatures de contrats s’expliqueraient surtout par la chute du prix de l’électricité depuis l’automne. Mais le phénomène ne serait que conjoncturel, selon Frank Roubanovitch, le président de l’association Cleee, qui représente plusieurs centaines de grands consommateurs industriels et tertiaires d’électricité et de gaz. « Les prix sont raisonnables en ce moment, mais rien n’est solide à long terme, car les industriels n’ont pas de visibilité sur les prix de l’électricité pour les quinze prochaines années », explique M. Roubanovitch. Il souligne que « les 70 euros le mégawattheure annoncés en novembre 2023 sont une estimation par EDF du prix du marché pour les quinze ans qui viennent, mais ce n’est pas une garantie ».

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