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Pétrole : la paix fragile entre la Russie et l’Arabie saoudite ne rassure pas le marché

Les pays de l’OPEP et la Russie se sont mis d’accord pour réduire leur production d’environ 10 millions de barils par jour en mai et en juin.

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Publié le 10 avril 2020 à 00h04, modifié le 10 avril 2020 à 10h34

Temps de Lecture 3 min.

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La raffinerie Aramco de Ras Tanura, en Arabie saoudite, en mai 2018.

Un mois après s’être lancés dans une guerre des prix, la Russie et le cartel des pays exportateurs de pétrole, l’OPEP, mené par l’Arabie saoudite, ont finalement réussi à s’entendre. Jeudi 9 avril, au terme d’une très longue réunion en visioconférence, les pays du groupe dit OPEP + (qui rassemble les membres de l’OPEP, la Russie et une dizaine d’autres pays, soit la moitié de l’offre mondiale) se sont mis d’accord pour s’imposer des quotas draconiens – à l’exception du Mexique, qui refusait encore, vendredi matin, de prendre cet engagement.

Le terme « draconien » semble faible, tant le geste est inédit : en mai et en juin, ils vont réduire leur production d’environ 10 millions de barils par jour, soit 10 % de la consommation mondiale avant la pandémie due au coronavirus. Pour mémoire, la plus importante baisse de ce type remonte à la crise financière de 2008, quand l’OPEP avait réduit son offre de 2,2 millions de barils par jour.

Guerre des prix

L’objectif des pays pétroliers est de limiter la baisse des prix spectaculaire de ces dernières semaines : alors que le cours avoisinait 70 dollars (64 euros) le baril début janvier, il a plongé en dessous de 25 dollars fin mars, avant de remonter légèrement en avril, autour de 30 dollars. Les prix se sont effondrés à cause de la baisse très forte de la demande en Chine, puis dans le reste du monde, avec les mesures de confinement prises pour limiter la pandémie. Mais ils ont surtout plongé quand Riyad et Moscou ont voulu profiter de la situation pour écraser leurs concurrents américains, en se lançant dans une guerre des prix effrénée.

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Cette stratégie s’est retournée contre eux. Le pétrole n’en finit plus de s’enfoncer dans la crise : la demande mondiale a décru de 25 % à 35 %, et elle ne semble pas près de remonter, tant les mesures entravant les déplacements risquent d’être durables et mondiales.

Ces derniers jours, le président russe, Vladimir Poutine, et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman avaient laissé entendre qu’ils étaient prêts à agir, mais uniquement si les Etats-Unis, premier producteur mondial, promettaient, eux aussi, de réduire la voilure – ce qui serait inédit pour les Américains. Donald Trump a soufflé le chaud et le froid : il a soutenu le principe d’un tel accord de réduction, sans faire aucune promesse.

En pratique, l’Arabie saoudite et la Russie vont fournir le plus gros effort : les deux géants pétroliers vont chacun réduire de plus de 2,5 millions de barils quotidiens leurs productions respectives. L’OPEP + attend aussi que des pays qui ne font pas partie de cette alliance – en particulier les Etats-Unis et le Canada – diminuent leur production de 5 millions de barils par jour. Une réunion des ministres de l’énergie des pays du G20, vendredi, pourrait entériner une telle orientation.

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