Le grand retour des seigneurs de la guerre en Afghanistan

Alors que les Etats-Unis négocient leur retrait d’Afghanistan avec les talibans, les seigneurs de la guerre manoeuvrent déjà pour se répartir le pays.

Atta Mohammad Noor, interviewé par « Le Monde » en mars 2018

Le cliché du seigneur de la guerre hirsute, reclus dans son état-major de campagne, n’est plus de mise en Afghanistan. Deux décennies après la chute des talibans, ces féodaux modernes soignent leur mainmise sur telle ou telle province, jouant plutôt sur le clientélisme que sur la violence, et cultivant à l’occasion leur image internationale. Quelles que soient leur appartenance ethnique, ces seigneurs de la guerre observent avec la même appréhension la campagne pour les élections présidentielles du 28 septembre prochain, mais surtout le processus de négociations entre les Etats-Unis et les talibans.

LE POUVOIR DE KABOUL TRES AFFAIBLI

La perspective d’un retrait des forces américaines en 2020 a  en effet sensiblement affaibli le pouvoir central, qui a été exclu, à la demande expresse des talibans, des pourparlers qui se déroulent, au Qatar, entre les Etats-Unis et l’insurrection afghane. Donald Trump veut obtenir à tout prix le retrait de son contingent hors d’Afghanistan, afin de valoriser un tel retrait lors de sa propre campagne présidentielle de 2020. Il semble dès lors disposé à se contenter d’assurances formelles des talibans sur la neutralisation des réseaux liés à Al-Qaida et à Daech, les talibans ayant d’ores et déjà mené des opérations meurtrières contre les partisans de Baghdadi en Afghanistan.

Le président Ashraf Ghani, au pouvoir à Kaboul depuis 2014, et de la même ethnie pachtoune que le commandement taliban, ne peut que faire les frais d’un tel accord. Il est pourtant candidat à sa propre succession, le scrutin, prévu initialement en juillet, ayant été repoussé de deux mois, déjà, pour ne pas compromettre les pourparlers entre les Etats-Unis et les talibans. Ghani retrouvera face à lui Abdullah Abdullah, son « chef de l’exécutif », un poste taillé sur mesures pour Abdullah en 2014, lorsqu’il avait prétendu avoir remporté la présidentielle contre Ghani. Sera aussi en lice Gulbuddine Hekmatyar, un des plus féroces seigneurs de la guerre, allié pachtoune des talibans jusqu’à un accord de réconciliation conclu avec Ghani en 2016. Les espoirs d’apaisement liés à un tel scrutin sont d’autant plus limités que les talibans ont menacé de mort les participants à cette élection.

LA RECONSTITUTION DES FIEFS

Plutôt que de s’investir dans la campagne présidentielle, les principaux féodaux s’emploient à consolider leur enracinement provincial. C’est le cas d’Atta Mohammad Noor, le maître tadjik de Mazar-e-Charif, qui n’excluait pas une candidature à la présidentielle, lors de son entretien avec « Le Monde » en 2018 (photo ci-dessus). Noor préfère contrôler désormais le carrefour commerçant du Nord, notamment les lucratifs trafics avec l’Ouzbékistan voisin. Il dispose de ses propres milices, qui agissent pour l’heure en parallèle et en collaboration avec les forces gouvernementales, mais qui pourraient sans doute les absorber localement en cas de relance de la guerre civile. Le même processus est à l’oeuvre dans la vallée du Panjshir, où le chef tadjik Bismullah Khan Mohammadi mobilise au nom de la menace croissante des talibans.

Cette même menace justifie les récents efforts de reconstitution milicienne menés par l’Ouzbek Abdul Rachid Dustom. Cet ancien général communiste, rallié en 1992 aux forces anti-soviétiques pour contenir les talibans, est, depuis 2014, Vice-président en titre de la République. Dustom est revenu en juillet 2018 d’un exil volontaire en Turquie, le temps que s’éteignent les poursuites lancées contre lui en Afghanistan pour une affaire particulièrement sordide de crime sexuel. Une telle montée en puissance ouzbèke inquiète beaucoup Atta Noor, dont le fief tadjik est voisin de celui de Dustom. Cette fragmentation croissante du Nord du pays s’aggrave, sur le plateau central, de la détermination de la minorité chiite des Hazaras à se défendre coûte que coûte des jihadistes. Déjà frappés par plusieurs attentats sanglants de Daech, les Hazaras n’ont guère confiance pour les protéger dans les forces gouvernementales. En outre, des milliers de Chiites afghans ont lutté sous le nom de « Fatimides » au sein des milices pro-iraniennes en Irak et en Syrie.

Il n’en faudrait donc pas beaucoup pour qu’un éventuel « front » anti-talibans se fissure entre les miliciens tadjiks et ouzbeks, voire les « Fatimides » aguerris, sur fond de règlements de compte entre seigneurs de la guerre. Au-delà du résultat de la prochaine présidentielle en Afghanistan, ces processus de fragmentation sont lourds de menaces multiformes. Ils font dès maintenant le jeu des talibans, qui, d’interlocuteurs uniques des Etats-Unis,  peuvent se poser en garants de l’ordre et de la stabilité. Faut-il alors rappeler que c’est au nom de la lutte contre les seigneurs de la guerre que les talibans se sont déjà, par le passé, emparés de Kaboul?

C’était en 1996.

34 réponses sur “Le grand retour des seigneurs de la guerre en Afghanistan”

  1. Sans aller jusque la, il faut bien reconnaitre que c est un pays ou une intervention n a aucun sens. Les sovietiques ont essayé, les americains ont essayé. Ca fait 40 ans qu ils se battent et ils ne semblent pas avoir l intention d arreter.
    Autant les laisser faire et ne pas s en meler. A quoi bon faire tuer des soldats francais pour proteger des corrompus ou des fanatiques ?
    Aucun afghan ne veut vivre dans une democratie telle que nous la concevons.
    Tant qu ils voudront s etriper, se mettre au milieu est l assurance de prendre des coups pour rien

    PS: leurs guerres se financent via le trafic de drogue, donc c est pas completement neutre pour nous. Mais autant depenser notre Energie a tarir la demande d opiacés plutot que d essayer de batir un Etat afghan fonctionnel

  2. Encore un succès de la diplomatie, euh… pardon, de la soldatesque Yankee. Échec sur échec, larmes sang et cadavres sur le passage de l’Empire.

    1. C’est un succès pour les marchands de cannon US et leur acolytes du capitole. Le coût humain n’entre pas dans leur calcul. On est loin de l’Afghanistan envoyant un cosmonaute dans l’espace.

    2. … » Encore un succès de la diplomatie, euh… pardon, de la soldatesque Yankee. »….

      Et pour quoi réserver votre critique aux seuls américains ?
      Je rappelle qu’il y avait une coalition internationale (ISAF) de plus de 17 pays dans cette dernière guerre.
      Mais, juste avant, il y avait les soviétiques venus soutenir le régime communiste qui était au pouvoir à Kaboul (comment ça ? l’Afghanistan pays communiste ?)
      Et avant, il y a eu les britanniques, les Turcs, les Portugais, les arabes, les perses. ..etc.

      Ils ont tous été combattus, battus, humiliés par les guerriers aguerris afghans…
      Même l’islam, dis donc, il a mis plus de 200 ans avant de se répandre complètement….les derniers Afghans à s’islamiser, c’était au 19 siècle. C’était hier….

  3. 7 jours, 10 millions de morts, fin de l’affaire et des « seigneurs de la guerre ».

    1. Il faut bien viser alors !

      Parce que les Afghans, ils sont plus de 37 millions d’âmes. Et les seigneurs de la guerre risquent de ne pas être parmi tes 10 millions de victimes collatéraux…

  4. bonjour,

    Merci pour votre article, qui nous éclaire un peu plus sur le fonctionnement politique de ce pays, contrôlé par quelques hommes qui font et défont les alliances et qui permettent à l’extrémisme-islamismique terroriste des talibans et daech de prospérer.
    Quel avenir pour ce pays ??

    Michel Faurand du Chili

  5. Atta, Hekmatyar, Dostum et les autres, s’agitent toujours un peu dès que le pouvoir central montre des signes de faiblesse et donc forcément en amont d’élections. Leurs armes sont fourbies, mais ils vieillissent et on peut les espérer plus sages. Surtout, ils ont de plus en plus d’intérêts partagés, légaux ou pas, (ou entre les deux…).

  6. La paresse intellectuelle faites de petits abondos, aboutissant à une résignation totale, fait dire n’importe quoi à certains.

    Il suffit de se donner la (peine) d’aller sur Wikipédia, taper Afghanistan, et de lire l’histoire passée et récente de cette région pour bien comprendre que l’islam et la religion ne sont qu’une infime, infime, partie de ce gigantesque puzzle où s’en sont mêlés les pieds et les mains de toutes les puissances, de tous les empires, les dynasties, les états….de la planète.

    C’est sûr qu’il faut être disposé à se sacrifier à un temps de lecture d’une demie heure…bien tassée…

    Mais c’est peut être trop demander à certains…

    C’est passionnant l’histoire !

    Et c’est grâce à ce genre d’article (de se blog) que l’on prend un certain plaisir à y plonger.

    Une citation de Wikipédia a attiré ma curiosité :
    Je cite: (Les Afghans se sont souvent révélés comme des guerriers aguerris mais pas comme des fins stratèges ou politiciens…)

    Les chefs de guerre, dans ma conception du jeu géopolitique, c’est le grade qui se situe juste entre celui du ( dernier de la classe) et (l’imbécile).

    Il ne faut pas être très futé pour devenir un chef de guerre….
    Et les états qui parieraient sur ce type de personnages feraient mieux de ne pas perdre leur temps et leur énergie.

  7. Une analyse hors des réalités afghanes et réalités régionales et internationales de l’Afghanistan…

    Les « hommes forts » du pouvoir ont été renforcés par l’assistance internationale!
    Ils ne font aucun retour vu qu’ils ont été très présents ces 18 dernière années!!

    Je ne vais pas reprendre tout l’article et ses approximations’ mais je constate, en tant que chercheur sur l´Afghanistan, que le niveau des articles du Monde devient assez catastrophique.
    De même que le fantasme de ceux qui écrivent sur un pays qui leur est désormais méconnu tant l’entrée terrain devient difficile et dangereux à explorer…
    Quel dommage!!

    1. J aurais aimé connaitre votre propre analyse…
      C’est bien de critiquer, mais encore faut il proposer d’autres éléments.

    2. Quel dommage !
      Qu’une personne, aussi (pointue) …aussi au fait et au courant de la réalité afhgane, se contente (et se satisfait !) de venir ici, se délecter de notre ignorance avec un ton et un comportement aussi pédant !

  8. Le problème de l’Afghanistan, c’est que les simples d’esprit qui veulent ce monde archaïque, intolérant, et incroyablement triste de la Charia, sont très largement alimentés et soutenus par une frange du pouvoir du Pakistan. Le problème de l’Afghanistan, c’est le Pakistan. Après, il y a un autre problème d’alimentation des islamistes, c’est le contrôle du marché des opiacés : ce sujet, fait des « seigneurs de guerre », quelle que soit leur orientation religieuse, des pions (bien bêtes et aveugles) de forces extérieurs.

    Pour moi, une solution consisterait à laisser tomber l’Afghanistan en tant qu’Etat, et à laisser l’ensemble de ces territoires se fragmenter d’eux-mêmes, avec répartitions fines ethniques et religieuses, avec transferts de population. Les chiites avec les chiites, les sunnites avec les sunnites en particulier. Parce que l’idée d’une unité afghane de ces identités, a prouvé sa trop grande faiblesse auprès de ces différentes peuplades plus ou moins civilisées.

    Ensuite, une fois ces territoires tout faibles et tout affaiblis -mais au moins avec des frontières respectées- , une liberté possible pour l’avenir devient possible, des forces d’unifications pourront se faire sentir… mais bien sûr, les sunnites et les chiites, dans l’état actuel de la pensée mondiale de l’islam, ne pourront jamais se mélanger en paix, c’est-à-dire renoncer à leur « exclusivisme idéologique » respectifs (et pourtant issus de la même source idéologique : le Coran)

    1. La politique ce n’est pas un jeu de Monopoly (quoi que…) !

      Vous voyez bien que tout se mêle et se mélange en Afganie….

      La religion, l’opium, le commerce, le marchandage d’armes, les routes et les voies de circulation stratégiques pour le commerce, l’acheminement du gas et du pétrole….la guerre froide (de retour), les puissances en devenir qui sont en train de se constituer dans la région (comme l’Inde, la Chine, l’Iran)

      Un pays comme l’Afghanistan, a beau être sans accès à la mer…mais sa situation géographique peut le rendre aussi stratégique que les pays qui ont des ports et des infrastructures à profusion….

      On ne décide pas du sort d’un pays comme si on exécutait une recette de cuisine.
      D’autres s’y sont essayés et sont arrivés au résultat catastrophique que nous voyons aujourd’hui.

      Catastrophique, pas tant que ça !

      l’Afghanistan est sur la voie de devenir un second Liban.
      Au Liban, on s’y connait en matière d’ingérences étrangères.
      Le Liban s’y connait très bien en matière de seigneurs de la guerre, de chefs de clans, de chefs de grandes familles et surtout en matière de cohabitation entre 36 sortes de religions, de sous- religions, de minorités et de prolifération de croyances et de tendances politiques, idéologiques et partisanes.

      Cela n’empêche pas le Liban de tourner !

      Certes, il y a mieux comme exemple à suivre… mais l’exemple suisse, suédois ou danois, ce sera pour plus tard, si vous le voulez bien….

      1. La charia en Afghanistan !!!

        Je n’y crois pas (du tout)

        Une pays qui a tant vu et tant connu de passages de puissances, d’armées, de cultures et de mélanges ethniques, tant de variétés et de couleurs…et surtout, un pays qui a résisté pendant très longtemps à l’islam…(il faut garder cette donnée à l’esprit…)….

        Ce pays ne peut pas se contenter d’une seule et unique raison (ou raisonnement)

        Ce serait réduire les Afghans et l’Afghanistan à très peu !

        Rappelez-vous de l’Afghanistan communiste d’il y a tout juste 20 ans !
        Des universités où il y avait plus de 40% de jeunes femmes étudiantes…
        De l’Afghanistan francophone, anglophone, très tourné vers l’Occident.

        La parenthèse des Talibans avec le folklorique mollah Omar avec sa seule jambe sur une Honda 125 cm³ fuyant les tires des hélicoptères Apache de l’armée américaine… tout ça, c’était un accident de l’histoire…

        Accident provoqué par la guerre froide qui battait son plein à plein régime à l’époque, guerre d’influence entre américains et soviétiques, puis l’intervention très brutale du communisme contre un pays musulman…une guerre devenue une grande cause qui a été capable de rallier et de mobiliser les musulmans du monde entier.
        On a vu alors, des bataillons de musulmans à la recherche d’un idéal, venir prêter main forte aux musulmans Afghans…avec l’aide financière de la CIA et de l’Arabie Saoudite et du Pakistan

        Puis venu, le non moins folklorique Oussama Ben Laden, qui déclara la guerre aux USA après avoir été leur protégé… là aussi, il y avait une forte concentration de terrorisme international et Arabe en particulier avec beaucoup d’argent qui circulent…
        Pendant ce temps, les Afghans et les talibans observaient et assistaient à ce spectacle en bon public…Les talibans afghans ont pris le pouvoir symboliquement …mais sans vraiment convaincre !

        Viennent ensuite les Américains (après le 11 septembre 2001) qui sont venus pour éliminer les terroristes étrangers, pour se retrouver à la fin, face aux talibans afghans….qui se sont rappelés, entre temps, qu’il étaient des guerriers aguerris, qui aimaient également faire du commerce (armes, opium), Exercer le pouvoir sur une échelle locale, localisée et tribale de préférence…on n’aime pas trop changer ses habitudes en Afghanistan…

        Les pakistanais jouent alors un jeu, on ne peut plus manipulateur, cynique, et trouble…y compris à utiliser les talibans contre leurs ennemis historiques, les indiens.

        P.S.: l’Inde, pays et puissance  »Fer de lance » d’un mouvement et d’une alliance de pays non-alignés ! (Y compris, aujourd’hui, et demain, encore…)
        A ce titre, il serait utile de se rappeler que les États-Unis, pendant la guerre froide, cherchaient, par un jeu de présence et d’influence à contrer l’Inde de Grandhi et des Nehro qui caressaient toujours le rêve des pays non-alignés, à la suite du mouvement initié par l’Inde, Tito et Nasser… et soutenus par les soviétiques.

        1. Portrait robot d’un seigneur de la guerre !

          Il appartient à une vieille famille bien ancrée dans le décor et dans le paysage local. Aristocratique (si possible !) Une famille avec une structure féodale, archaïque ayant ses ramifications, ses satellites et des branches populaires qui lui sont fidèles voire affiliées, dépendantes économiquement.
          Avoir de très épais sourcils et des poils qui dépassent de la chemise déboutonnée aux deux tiers de la poitrine.
          Un parcours scolaire très très très élémentaire, voire, très secondaire. Des scéance régulières de musculation, à la place…
          Une montre Rolex Daytona en Or massif, sertie de diamants, une grosse bague en or dans chaque doigt, un parfum Azzaro entêtant capable de neutraliser les mouches et les moustiques à 10 mètres à la ronde. Des cheveux gominés, une clé de voiture avec un porte-clé où apparaît en grand les quatres cercles de la marque allemande, un téléphone portable serti de diamants avec en guise de sonnerie la Quintette en la majeur de Schubert, la truite.
          Costume Valentino pour hommes et chemise Hugo Boss, chaussettes Louis Vuitton et chaussures Python Mocassins de Salvatore Ferragamo…
          Ensuite, une brigade de garde-corps reconnaissables à leur expression du visage et à leur regard très intelligent, à leur paquet rouge de Marlboro et à leurs BMW noires aux vitres teintées….. Une sous-brigade d’hommes de main, de videurs et de physionomistes de boîtes de nuit…
          Sur les sièges arrières de leurs voitures blindées, vous ne trouverez aucun nouveau roman de Marguerite Duras ou d’Alain Robbe-Grillet…

          Il ne seront jamais chefs d’état, ni présidents de la République ni même chefs d’établissement…

          Leur territoire, leur terrain de jeu ? C’est le quartier, le village ou, à la rigueur, le chef lieu du canton…pas au delà…. c’est trop de responsabilités et trop de gambergeage sinon…

          Oh la la la la la la

          1. l’Afghanistan, le Cachemire, l’Iran…
            Sont, autant des situations de crises que des enjeux stratégiques à surveiller de près pour voir comment les supers puissances d’hier observent et guettent l’évolution et le comportement des puissances économiques en devenir…

            – D’abord et avant tout, vis à vis de l’Inde, avec sa lubie de super-puissance et de pays non-aligné…..(un cas d’espèce peu commun, voire iconoclaste ! par certains aspects de son comportement !)
            – l’Iran qui échappe aux radars pour le moment !
            – La Chine en guet-apens
            – Certaines républiques du sud de l’ancienne URSS
            – l’Union Européenne….qui tente un retour gagnant (groupé) sur l’échiquier politique mondial…ex. sa position dans la crise Iran- États-Unis …en espérant que ce ne sera pas une simple réaction épidermique à l’outrage/outrance du promoteur immobilier new-yorkais !

            Mais, à voir la méfiance et l’exaspération de certains pays en Europe et dans le monde vis avis du nouveau penchant politique américain…il y a fort à parier que le tournant est bien entamé…

            Ce virage prend même racine dans la physionomie politique interne aux États-Unis avec un marquage plus radical entre démocrates et républicains vis à vis du soutien à Israël…..
            Un lobby pro-israélien qui se voit obligé de recadrer le promoteur immobilier new-yorkais…. c’est du jamais vu !

          2. Le vrai problème de l’Afghanistan c’est l’oisiveté !

            Oisiveté : État d’une personne qui ne fait rien, momentanément ou de façon durable, qui n’a pas d’occupation précise…..(dictionnaire de l’Académie Française)

            Comme dans toutes les sociétés arriérées, coupées des communications, du savoir et de la vraie occupation : Le Travail !
            Les gens sont livrés à eux-mêmes.

            Parce que féodales aussi, tribales, certes et patriarcales, sûrement, ces sociétés se livrent, se soumettent aux plus sages, aux plus expérimentés, parce que plus vieux !

            Et il n’y a pas plus réactionnaire, plus pervers, plus mesquins qu’un vieux qui n’a connu que l’oisiveté durant sa longue, sa trop longue vie….

            Les Afghans, à tous les échelons et dans tous les secteurs géographiques, ont remis leur sort entre les mains d’une bande de vieux qui s’organisent et qui se réunissent dans des structures archaïques et fondamentalement réactionnaires (appelez-les comme vous voulez) :
            Majless, diwan, majless Al- shoura, D’ar Al-shoura, le salon du notable, le café du coin, la maison du Mokhtar ou du chef du village….etc…

            Et tous ces gens-là ou là-bas, n’ont strictement rien d’autre à faire que broder, bavarder, tirer les plans sur les comètes, philosopher, analyser, raccommoder, lancer des avis et des anathèmes, des opinions tranchées sur des sujets et des affaires dont ils ne connaissent rien !

            Mais, le tout c’est, s’occuper et s’occuper pendant leurs longues journées et nuits, de tout et de rien, en même temps.

            Ça c’est le cancer des sociétés oisives sans travail.

            Et quand l’argent s’en mêle et s’en entremêle (l’argent de l’Arabie, des USA et de l’opium…) Cela ne fait que s’empirer et l’affaire prend alors des tournures létales voire Infernales…

            On s’entretue, on se défenestre, on commet des homicides, puis des fratricides, puis des enfanticides….

            Tout cela, à coup de petits fatwas, d’avis de sages, plus ou moins tranchés ou tranchants….de vieux imbéciles qui ne voulaient que s’occuper et occuper leurs très longues journées à ne rien faire…

            l’Afghanistan qui n’est pas le seul pays dans cette misère (que nos frères afghans se rassurent…), Ne s’en sortira que si on met le peuple sur la voie des écoles, du savoir, du travail sérieux (pas qu’à cultiver l’opium…)…

            Personne alors ne prêtera attention aux vieux réunis dans les majless ou dans les diwans à siroter leur thé et à bavarder.

            C’était le cas dans beaucoup de pays du tiers-monde… mais ces pays ont relevé les manches en commençant par construire des écoles, des dispensaires, à construire des digues et des barrages et à cultiver les champs.

            Il a fallu de l’autorité, des vraies révolutionnaires et des vraies révolutions, de la clairvoyance et de l’intervention directe de la jeune garde dans les affaires et dans la gestion du pays !
            Il a fallu, aussi, de l’aide sincère et désintéressé des pays civilisés, des programmes internationaux de développement et des structures humanitaires.

            l’Afghanistan n’a rien eu de tout cela malheureusement… à part les bombes, les mères des bombes, les missiles, les kamikazes, les Quaīda, Daesh, la CIA, l’Inter-Services Intelligence (ISI), les services secrets pakistanais et compagnie….

            Une misère quoi !

    2. « Le problème de l’Afghanistan, c’est le Pakistan »

      Le problème de l’Afghanisation, c’est l’Afghanistan, le problème de la Syrie, c’est la Syrie, le problème de l’Algérie, c’est l’Algérie … Arrêtons de chercher toujours un coupable étranger aux désordres qui ont lieu dans un endroit précis. Si des opportunistes se greffent à une guerre civile, c’est que cette dernière préexistait. C’est le désordre en Afghanistan depuis toujours, ce pays n’a quasiment jamais été en paix, et le Pakistan n’aide certes pas en soutenant le pire des camps. Mais bon, ce camp existera même sans le Pakistan, il est le fait des Afghans.

      1.  » Le problème de l’Afghanistan c’est le Pakistan… »

        Mais bien sûr que c’est idiot comme affirmation !
        Mais bien sûr que c’est de la paresse intellectuelle qui fait dire cette chose là.

        Le problème de l’Afghanistan est la densité de la population au km 2. (57 habitants par km 2 contre 120 habitants par km 2 en France)

        Mais le chiffre le plus éloquent est celui-ci :

        26,7% de la population est urbaine (En France, C’est : 81,4% de la population est urbaine)

        Tout est là !

        La mutation du monde agricole hyper éclaté, en France et en Europe, vers une densification urbaine grâce à la révolution industrielle, a été un élément essentiel et déterminant pour l’éclosion de la civilisation et du progrès social en occident.

        L’éparpillement de la population afhgane et la nature même de la géographique du territoire afhgan (sa topographie) ont conduit à une situation de rupture totale avec la civilisation qui naissait dans certains grands centres urbains.

        Sans écoles ni routes ni hôpitaux…sans services publics, sans électricité, sans eau, sans internet, sans police, sans ….. Rien….

        La population des hameaux et des villages perdus, éparpillés dans les vallées inaccessibles et dans les montagnes, encore moins accessibles….., ont conduit à cette rupture avec le progrès, à de petits abandons et à une soumission totale aux anciens des villages et des hameaux pour gérer les problèmes quotidiens, des relations entre les hommes et les femmes, les conflits de nature foncière ou agraire….

        Tant que cela restait à ce niveau basique de complexité… ça allait….

        Mais, quand la politique et les conflits de la ville venaient à perturber ces fragiles équilibres de la vaste et éclatée province… quand l’argent, les terroristes du monde entier, les armes, les mines, les idéologies et les interventions d’armées et de soldats étranger à ce cru et à ce territoire bien féodal, bien conservateur, bien typé et caractérisé…..
        Cela a créé les déséquilibres que l’on sait..
        Cela a donné des pouvoirs anormaux, contres-nature, exorbitants aux vieux chefs de clans, chefs de villages et chefs de tribues..

        Les voilà investis et chargés de pouvoirs militaires, désignés ou auto-designés comme chefs de guerre, généraux, amiraux….etc….

        Des plans de guerres et de batailles élaborés par des vieux du village, des sages comme une image….

        Et ça a donné les talibans afghans, les tueries à l’occasion des mariages ou des divorces….etc….

        Si les réformes économiques, sociales et surtout d’urbanisme prennent corps dans ce pays et avec un âge médian en Afghanistan de 17,6 ans . (Vous vous rendez compte ?)

        L’islam et les talibans disparaîtront dans 7 à huit ans….

        Les chiffres parlent :

        La population actuelle de l’ Afghanistan s’élève à 37 317 307 habitants
        La population Afghane équivaut à 0,48% de la population mondiale totale .
        La densité de population en Afghanistan est de 57 habitants par km 2 .
        La superficie totale du territoire est de 652 860 km 2.
        26,7% de la population est urbaine (9 941 888 personnes en 2019)
        L’ âge médian en Afghanistan est de 17,6 ans .

        La population actuelle de la France est de 65 515 428 personnes.
        La population française équivaut à 0,85% de la population mondiale totale .
        La densité de population en France est de 120 habitants par km 2 .
        La superficie totale du terrain est de 547 557 km2
        81,4% de la population est urbaine (53 298 174 personnes en 2019)
        L’ âge médian en France est de 41,4 ans

  9. Pas vu sur la photo de groupe !

    A ma connaissance, ni le pouvoir central Afghan ni Signore Atta Mohammad Noor, n’étaient invités aux pourparlers qui se sont déroulés au Qatar !
    Seuls les représentants des talibans afghans y étaient.
    Le journaliste du journal Le Monde, aurait dû s’intéresser aux profils de ces Messieurs, plutôt qu’à celui de Signore Atta Mohammad Noor…(à la décharge du journaliste, son article date de mars 2018. Il n’avait peut être pas assez anticipé !)…

    Les profils de ces talibans présents au Qatar n’a rien de dérangent, à première vue… Aucun rapport avec le profil folklorique d’un Oussama ou d’un mollah Omar…..

    J’ai tendance à dire que ce sera avec eux que l’avenir de l’Afghanistan se décidera dans les mois qui viennent (j’en suis même, persuadé) !

    C’est pour dire que l’échiquier politique se métamorphose. La mutation est bien engagée !

    La donne politique ne se decide plus à Genève ou à Paris (comme avant) … C’est désormais à Doha au Qatar, au sultanat d’Oman, à Riyad ou tout simplement entre parties concernées, directement par le dialogue, au sein du pays ou de groupe de pays (Algérie, Soudan, bien tôt le Yémen, le Sahara occidental, le Mali, le Cachemire….etc.)

    La civilisation de la communication est en marche !

    Les pays de tutelle… très peu pour les pays émergents. Ils savent désormais faire !

    Le Ugly face de l’Amérique… c’est bon ! On l’a assez vue… revue et expérimentée (avec les mensonges et les conflits en Irak, en Iran, en Syrie, à la frontière mexicaine, en Afghanistan, en Palestine avec les provocations sur l’annexion de Jérusalem et du Golan, le racisme vis à vis des propres citoyens et élus de l’Amérique…) Tout ceci est visible, intelligible, audible sur Internet et sur les réseaux sociaux….

    Les chancelleries européennes n’ont plus qu’à entendre le message envoyé par les peuples émergents….

    Adressez-vous à nous par la voix (voie) de l’intelligence, du partenariat gagnant-gagnant, de l’Entente et du progrès profitable à tous.

    l’Amérique se prépare à entrer dans la récession.
    Bye Bye l’Amérique !
    Bye Bye l’Angleterre (plus que ras-le-bol !) On vous a assez vu, revu et subi… fairwell et God bless the Queen, ses nièces, ses petites nièces et les femmes de ses petits enfants….prenez soin de vos chapeaux multicouches et multi- couleurs…avec votre thé de quatre heures…

    Bonjour la Russie, l’Europe (à visage humain et loyal, comme la France, l’Espagne et l’Allemagne, l’Écosse, l’Irlande, la Grèce, le Danemark…etc.), l’Inde et …la Chine

    Le concret et le concept des pays non-alignés est de retour. Les sorts des peuples se décident à l’échelle locale et régionale, entre gens intelligents, à Doha, dans les salles de réunions climatisés des hôtels, pas sur les bords du lac Léman …

    Ce sera du fait main, du fait maison !

  10. L’Afghanistan, ce n’est ni un problème de vieux papis chefs de tribus rétrogrades comme certains ici tendent à le faire croire, ni un problème de trop faible urbanisation et de trop faible éducation, à peu près tout le monde est passé par là… Alors évidemment, ces constatations sont génératrices de troubles, la France paysanne et sous-éduquée fut troublée, il y eut des conflits… Mais malgré tout, il y avait un Etat, il y avait une Nation française, représentée par le Roi, unie à quelques exceptions près par la langue, par une histoire, par une culture, et une foi partagée (même si l’irruption du protestantisme va compliquer un peu la donne)…

    L’Afghanistan a tous les problèmes de la société médiévale française mais sans les atouts. Il n’y a pas vraiment de conscience nationale, il y a des peuples de foi et de langue diverses qui s’entretuent pour dominer les autres… La stabilité n’est possible réellement que lorsqu’on place la nation au dessus de la foi. Dans le monde musulman en général, la nation ne veut rien dire. On est de sa tribu, ou de sa foi d’abord. L’Afghanistan cumule les deux problèmes, la tribalité et la primauté de la foi sur l’Etat quand d’autres pays plus stables se contentent de placer la religion au dessus de la nation.

  11. « La religion est l’opium du peuple  »

    A travers cette phrase, Marx vise en fait l’ensemble de l’idéalisme, auquel il tente d’opposer son matérialisme :

    “La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple.

    L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole“.

    A travers ces lignes, on s’aperçoit des limites et des lacunes que la pensée marxiste suggérait en se voulant une pensée progressiste universelle…

    Marx, petit bourgeois, évoluant dans un monde en voie d’industrialisation, un Monde capitaliste sur le point (sur le fait) de commettre ses premières injustices et méfaits sociaux à travers l’exploitation et l’appauvrissement des ouvriers (Le prolitarit) n’a rien compris au reste de la planète…(il ne devait pas beaucoup voyager, ce type là…)

    Oui, le peuple a besoin d’opium !
    Oui, le peuple a besoin de foi et de religion à défaut d’une promesse marxiste irréaliste, irréalisable et inapplicable dans des sociétés comme celles des pays sous-développés, féodales, non industrialisés , non ouvriers et non prolitarisé***

    ***Je parle ici du prolitariat selon la définition marxiste : « Partie de la classe ouvrière consciente de l’exploitation dont elle est l’objet dans le système capitaliste, et qui travaille à mettre fin à cette exploitation par la révolution. »

    P.S.: (Tout n’est pas négatif dans le prolitariat car, on peut être prolitaire tout en travaillant pour son compte…!)

    Donc, en effet, la foi, la religion, l’islam ! Jouent, continent et doivent continuer à jouer un rôle de stabilisateur et de temporisateur de la pensée …dans des sociétés qui manquent de boussole et de repères…..

    Où allez-vous chercher le vecteur et la notion de « Nation » ou de « peuple » sur des terrains et des contrées (des pays…) dont les contours et les frontières ont été dessinés à la règle et l’équerre…??? Par des fonctionnaires et des politiciens occidentaux ignorant tout de la réalité et de la complexité des ces contrées…???

    Pensez-vous sérieusement qu’il existe un peuple Jordanien, Syrien, Iraquien, palestinien, israélien, pakistanais, cachemiri, indien ou…Afghan ???????

    D’autres nous parlent de peuple et de nation pour la France, l’Espagne, ou l’Italie….
    Je veux bien !
    Que penser alors des la Bretagne, de la Corse, de l’Occitanie, de l’Alsace, du pays basque, de la Catalogne, …etc.

    Était-ce vraiment la notion « Nation » qui l’emporta ou la notion d’unité de valeurs, d’opportunités, de conjugaison d’intérêts et de circonstances…???

    Tout cela pour dire que rien n’est encore perdu pour l’Afghanistan…(bien au contraire)

    Il y a l’option opium déclinée en version religion ou en substance hallucinogène….

    L’aménagement du Territoire et la densification urbaine proposés par votre serviteur…

    La balkanisation ou la libaninisation…

    Ou, un cocktail bien senti et bien dosé de tout cela ?

    1. La ville d’Amsterdam serait partante pour un jumelage avec la ville afghane de Kandahar (ville située dans la région où la culture de l’opium atteint des sommets)

      Plusieurs centaines de milliers d’hollandais se sont déjà inscrits sur les listes et les registres de la mairie afin de participer aux voyages d’échange culturel et touristique.

    2. « Oui, le peuple a besoin de foi et de religion à défaut d’une promesse marxiste irréaliste, irréalisable et inapplicable dans des sociétés comme celles des pays sous-développés, féodales, non industrialisés , non ouvriers et non prolitarisé »

      Vous ne démontrez pas votre première affirmation, vous ne faites qu’affirmer gratuitement. En quoi le peuple a t’il besoin de foi ? Les peuples des pays sous-développés y gagnent quoi ? Plus de troubles ? Plus d’emmerdes et plus de victimes ? Je vous ferais dire que Marx parlait à des populations européennes qui au XIXème siècle étaient plus pauvres que la plupart des populations des pays sous-développés que vous évoquez, et il a été entendu. Que la religion a cédé le pas à la nation dès le Moyen-Âge en Europe, avec une population sous-développée et féodalisée qui n’y a rien trouvé à redire. Donc non, ils n’ont pas besoin de cela, arrêtez de justifier du fait qu’ils s’enfoncent dans leur impasse. Osez leur dire qu’ils ont tort de continuer à s’enferrer, même si vous êtes un horrible blanc colonisateur. Ce n’est pas grave, contrairement à ce que vous disent les gauscos, vous avez le droit de critiquer les populations non européennes, ça fait partie de votre liberté d’expression. Ne vous laissez donc plus intimider comme cela par ces terroristes de la pensée. Ils doivent laisser tomber l’idéologie religieuse et se créer à nouveau un roman national s’ils veulent un jour avoir la paix. Pas tout de suite, mais un jour ils auront la paix.

      « Donc, en effet, la foi, la religion, l’islam ! Jouent, continent et doivent continuer à jouer un rôle de stabilisateur et de temporisateur de la pensée … »

      L’islam ne stabilise rien du tout. Vous les trouvez stables ces pays où la religion est tout et où l’Etat n’est rien ? Mais ouvrez les yeux bon sang !

      Evidemment qu’il n’y a pas vraiment de nation jordanienne, syrienne, ou irakienne comme il fut une époque où il n’y avait pas de nation française. Une nation, ça s’invente, on doit promouvoir l’amour de la patrie, ne pas arrêter de répéter que la nation est plus importante que le croissant, et pour certains pays encore plus en retard, je pense à l’Afghanistan, à la Libye, au Yémen ou à la Somalie, que la nation est plus importante que la tribu. Il faut de la propagande, une propagande qui contre la propagande islamiste qui tend à effacer les frontières pour tout fondre dans un immense empire, l’Oumma. Tant que cette propagande là l’emportera sur celle de l’Etat Nation, les pays concernés n’auront jamais la paix. Jamais. Parce que l’ennemi n’est plus extérieur (prochaine étape du patriotisme, ce sera de ne plus avoir d’ennemis évidemment, mais une chose après l’autre), mais il est intérieur. Il est d’une autre tribu, d’une autre foi, dans le pays même, on le traque, on le violente, on l’élimine… Ca donne les combats, les conflits, les attentats que vous voyez partout dans les pays de culture arabo-musulmane ou les pays africains par exemple.

      Sortez de cette aire là, et trouvez moi donc des zones de guerre civile …

      Alors on pourra me dire que la frontière entre tribalisme et patriotisme est ténue, qu’après tout, on peut considérer que l’éclatement de l’ex Yougoslavie était dû à l’affrontement des tribus qui la composaient quand d’autres vous parleront de patriotisme. Alors certes, les Etats créés de toutes pièces, si la propagande patriotique ne réussit pas à les faire majoritairement aimer, disparaîtront, disloqués par les différentes tribus ou nations qui la composent, pour au final constituer des nations stables différentes. Mais vous n’aurez jamais une nation stable basée premièrement sur l’amour d’une religion donnée, jamais. C’est le lit du fanatisme, du dogmatisme et de l’intolérance. Le patriotisme accepte tout le monde tant qu’il revendique appartenir à la même patrie, il peut même se calmer et finir par rester attaché au pays sans vouloir dominer et soumettre la Terre entière. La foi (j’y inclue les idéologies) comme déterminant principal de l’identité n’acceptera jamais l’Autre à côté d’elle, sa patrie n’est pas géographique, elle est idéologique et transnationale, portant donc la guerre partout.

      Contrairement à tous les délires des idéologues, seul le nationalisme assagi peut apporter la paix et la stabilité. Immature, il a apporté des guerres européennes atroces (la Seconde Guerre Mondiale fut autant nationaliste qu’idéologique à mon goût), mais c’est la prédominance de l’attachement à la nation sur l’attachement à la foi, et l’ancienneté de ce choix en Europe, qui a permis la paix et la stabilité extraordinaires que cette région du monde connaît aujourd’hui. Stabilité qu’elle met volontairement à mal en important en masse des populations qui n’ont pas elles cette longue tradition.

       »
      L’aménagement du Territoire et la densification urbaine proposés par votre serviteur… »

      La densification urbaine ne se décrète pas et ne résout rien. Les mégalopoles africaines explosent sans avoir les moyens de faire face à leur croissance ultra-rapide, faisant de ces cités des nids de désordre et de malheur.

      La seule véritable solution, extrêmement complexe et irréalisable sans doute, faire aimer l’Afghanistan aux Afghans, vieux, jeunes, citadins ou paysans. Sinon, l’éclater selon les diverses tribus qui s’entretuent, une partie tadjike, une autre ouzbèke, une autre pachtoune et une dernière hazara. Et que ces quatre nouveaux pays se débrouillent pour se faire aimer de leur peuple avant les imams, avant le Masjid al Haram, avant Mohamed. Et pour cela, va falloir bousculer cette foutue religion archaïque, l’obliger à accepter critiques et moqueries. Et ceux qui réagiront violemment à ces critiques et moqueries, devront être impitoyablement punis.

      Les Lumières avaient appelé l’Europe à faire la guerre aux ténèbres représentées par l’Eglise. Ce combat fut gagné, et regardez le résultat.
      Il faut que cette guerre idéologique soit menée avec la même violence dans le monde musulman. C’est cette guerre qui vous répugne, vous êtes l’ennemi des Lumières, l’allié de l’Ignorance et de la Superstition. Vous semblez bien partis pour gagner la lutte, prendre ce parti est tentant. Je vous comprends donc.

  12. « Pensez-vous sérieusement qu’il existe un peuple Jordanien, Syrien, Iraquien, palestinien, israélien, pakistanais, cachemiri, indien ou…Afghan ??????? »

    Peuple : ensemble d’êtres humains vivant en société, formant une communauté culturelle, et ayant en partie une origine commune.
    L’ensemble des personnes soumises aux mêmes lois et qui forment une nation.

    Partant de cette définition communément acceptée et établie, on peut dire sans trop se mouiller qu’il existe fort heureusement sur terre une majorité de « peuples » qui vivent globalement de manière pacifique et en bonne intelligence.

    A mon avis, ce n’est pas tant l’utilisation de ce terme qui pose problème que la réalité qu’il recouvre car on pourrait dire aussi que l’islam avec la notion de Oumma qui redéfini le peuple comme un ensemble de croyants adhérant à une foi commune (donc à priori sans tenir compte des attaches culturelles et ethniques de chacun) a réussi tout de même à unir des populations d’origines différentes et variées (quelque fois au prix d’une tabula rasa de leur passé), l’essentiel dans cette affaire étant tout de même d’établir une société avec un minimum de cohérence et de règles communes pour garantir sa stabilité.

  13. Faites attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain…

    l’Oumma est né avec l’hégire en 622, quand les premiers fidèles renoncent à l’organisation clanique qui prévaut jusque-là, pour une communauté de foi, et fut définie dans la Constitution de Médine.
    De l’oumma découle une notion de solidarité entre les musulmans.

    Il faut savoir qu’à l’époque, les gens de l’Arabie adoraient des statues et les pierres troués….ils leurs faisaient des offrandes et des sacrifices, les nouveaux nés de sexe féminin étaient enterrés le jour de leur naissance, dans les bosquets à la faveur de la nuit tombante…

    L’islam a été à l’origine de pas mal de progrès depuis…

    Le terme est synonyme de ummat islamiyya, « la nation islamique ». Le concept est similaire à celui d’« Église » (ecclesia en latin) chez les chrétiens, étymologiquement l’assemblée des fidèles.

    Les ruptures avec cette notion abstraite se sont produites au moment même où le prophète Mahomet disparaissait, entre chiites et sunnites, au moment de désigner le premier calife, successeur de Mohamet. Cette rupture devint plus nette encore en 910, lorsque Aybayd Allāh al Mahdî fait session et se déclare kalife contre celui abbasside de Bagdad…Quinze ans plus tard, un troisième Kalifa est né: l’ Umayyade d’ Al-Andalus , avec Abd al-Rahmân….

    Depuis le début du xxe siècle, il a été repris par les différents nationalismes du monde arabe pour désigner la nation.

    Tout cela pour dire que l’Oumma islamiyya… connais pas (connais plus !)

    Par extrapolation, le peuple musulman… connais pas non plus !

    Si j’ai bien compris le sens de l’intervention d’Eric, on ne devrait pas être éloigné d’une certaine forme de communauté (pour ne pas dire communion) de pensée, lorsqu’il dit :

    … » l’essentiel dans cette affaire étant tout de même d’établir une société avec un minimum de cohérence et de règles communes pour garantir sa stabilité…. »

    C’est exactement le sens de mon affirmation lorsque je disais que la Foi et la religion ont joué et continue à jouer un rôle stabilisateur et surtout temporisateur….dans ces pays (le monde musulman…ce qui est différent du peuple Musulman)

    Contrairement à ce qu’affirme Dédé, je n’ai jamais prétendu que la religion ou l’islam devaient être un moteur ni un instrument politique de gouvernance.

    En matière de religion, je suis un grand fidèle.
    Je suis fidèle à la notion strictement intime et privée de la croyance. Qui doit rester à la maison.
    Je suis pour la séparation entre le pouvoir et la religion.

    Et je suis les deniers des originaux en disant cela !

    Nulle part au monde vous ne trouverez un pays où la  » religion est tout et l’état n’est rien »

    Ça n’existe que chez les Schtroumpfs ou dans les films de science-fiction…

    On ne gouverne pas un pays avec un bouquin ou un roman ..

    On l’a vu avec les talibans afghans pendant leur éphémère ÉTAT islamique… Ils ne savaient pas ce que c’était de gérer un ministère…un ministère taliban, c’était un cercle de barbus armés, mal habiles et mal habillés buvant du thé à longueur de journée devant l’entrée de l’immeuble « ministère »..

    Qui peut me dire, aujourd’hui, le nom d’un ministre ou d’un chef de cabinet d’un ministère taliban ?

  14. Un grand chef de cuisine italien m’a défini la vie ainsi, hier :

    La vie, c’est le temps qui se déroule entre un repas et le repas suivant…

    1. Voici le message que je viens de recevoir par mail de la part du grand chef de cuisine italien :

      Très cher Shalom,
      Je vous remercie d’avoir partagé avec moi votre version philosophique de la vie que j’approuve tout à fait et qui est déjà exposée dans ma cuisine.
      Nous sommes de retour dans notre salle pour poursuivre ces réflexions philosophiques.
      Vive la cuisine, vive la vie !
      Giuliano

      Ce message est une réponse à un mail que je lui ai adressé le 25 août dernier :

      Très Cher ami et Pape de la cuisine Toscane,
      Vous avez eu la gentillesse de me donner votre belle définition de la vie en me disant que la vie, c’est le temps qui se déroule entre un repas et celui qui va suivre….
      J’ai adoré cette définition !
      Permettez-moi de vous donner la mienne…
      La vie, c’est le temps (le plus long et le plus éternel possible) qui se déroule à préparer un repas. Qu’il y ait un repas, par la suite, ou pas… aucune importance !
      Bien cordialement,
      Shalom

  15. L’Afghanistan c’est un peu les Pyrénées au Moyen-Age : des principautés fières de leur indépendance à l’égard des grands royaumes. Leur Gaston Phoebus n’est pas encore né. Les frontières de ce grand pays ont été tracées par des étrangers (ligne Gordon) : aucune chance pour que ses habitants arrivent à s’entendre. La paix dans cette région ne viendra que lorsque les pays limitrophes s’entendront pour qu’il y règne un semblant d’ordre : peux être le « Grand Iran » et l’Inde ?

  16. Les patriarches, les chefs tribaux…ou quand les papys font la résistance !

    Il est également question de l’aménagement des territoires, lorsqu’un combattant préfère la milice locale, à l’armée régulière pour être à proximité de sa famille et de ses proches…
    Le choix des armes et des casernes fait partie de la géopolitique…
    Il faut rendre la guerre attractive, attrayante… comme Maryline Monroe et Samy Davis junior au Vietnam, il faut que le pouvoir central Afghan envoie des chanteurs et des chanteuses de charme sur les fronts.

    L’armée indienne au Cachemire installe des salons de musique comme dans le film de 1958 – film culte !
    (Ce film se distingue par des séquences de musique classique hindoustanie, vocale et instrumentale, ainsi que par des scènes de danse classique. La bande originale est de Vilayat Khan)

    Les dessins au sol des frontières est souvent sujet à détérioration (par l’effet du vent, l’effet de la lune et d’autres intempéries).
    Certains ont trouvé la parade. Ils construisent carrément des murs en béton, maintenant.

    Reportage récent d’Arte : sur Google : taper :

    Arte Afghanistan retour à la case départ

  17. Bolsanaro demande à être reçu, par le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

    Pour lui refuser cet entretien, Monsieur Le Drian devra trouver un un autre prétexte qu’un rendez-vous chez son coiffeur.

    Ah les bretons…..

    Si, ce Bolsanaro le savait, il ne se serait pas frotté à un breton (ne serait-ce qu’essayer ! Déjà !)

    Maintenant, il (Bolsanaro) doit aller vendre ses poulets brésiliens à son ami Bibi….parce qu’à part Bibi, personne ne voudra de ses poulets au goût fumé trop prononcé !

    J’aime bien Joseph Zimet, le nouveau conseiller en communication nationale du président Macron. Je trouve qu’il fait du bon boulot ! C’est un historien, en plus !

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