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Au Niger, les Occidentaux en ordre dispersé face aux Russes

Washington, Rome et Berlin tentent de négocier séparément avec la junte, alliée à Moscou, le maintien de leur présence militaire et diplomatique. Une forme de compromission pour Paris.

Par  et  (Rome, correspondant)

Publié le 18 avril 2024 à 19h00

Temps de Lecture 4 min.

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Les drapeaux du Niger et de la Russie à Niamey, en septembre 2023.

Rester à tout prix, quitte à se compromettre, ou partir en laissant le champ libre à ses rivaux ? Le dilemme auquel sont confrontés les Occidentaux encore présents au Niger se complique à mesure que progresse l’influence russe dans le pays et que les militaires qui ont renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet 2023 consolident leur pouvoir.

Le 10 avril, une centaine d’hommes de l’Africa Corps, le nouveau label de la présence paramilitaire russe au Sahel, ont débarqué à Niamey, la capitale nigérienne, pour, officiellement, former l’armée locale et, selon plusieurs sources, protéger le pouvoir du général Abdourahamane Tiani.

Ni les Etats-Unis ni aucun pays européen n’ont officiellement communiqué sur ce déploiement, de crainte de s’attirer l’ire du régime, voire d’être expulsés sans ménagement. Un scénario que cherchent à éviter des partenaires occidentaux comme Washington, Rome et Berlin, qui tentent de négocier en ordre dispersé avec les putschistes le maintien de leur présence militaire et diplomatique, alors que les soldats français ont été poussés vers la sortie fin 2023.

Du 12 au 14 mars, la secrétaire d’Etat adjointe aux affaires africaines, Molly Phee, s’est rendue à Niamey pour plaider en faveur d’une reprise de la coopération militaire américaine, suspendue suite au putsch, en échange de garanties de la part des autorités sur le fait que les soldats américains « ne soient pas au même endroit, sur le même terrain, que les Russes », selon un conseiller du gouvernement nigérien. En vain.

L’UE réclame le retour à l’ordre constitutionnel

Dans la foulée, la junte a dénoncé l’accord de 2012 encadrant la présence des quelque 1 100 soldats américains au Niger principalement déployés à Agadez, au nord, sur une base qui permet au Pentagone de mener des opérations aériennes de renseignement en Libye et au Sahel. La tension est encore montée d’un cran après que des milliers de Nigériens ont défilé dans les rues de Niamey, le 13 avril pour exiger leur départ.

Plusieurs officiers du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, l’organe exécutif de la junte) étaient présents dans le cortège. Une nouvelle manifestation est prévue à Agadez dimanche 21 avril, mais les Etats-Unis semblent déterminés à ne pas céder la place à la Russie et affirment « continuer à discuter avec les autorités nigériennes de [leur] présence militaire », selon une source officielle du département d’Etat.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Africa Corps, le nouveau label de la présence russe au Sahel

Une ligne de crête sur laquelle l’Italie et l’Allemagne essaient également de se maintenir. En mars, les deux pays ont dépêché des officiels à Niamey pour discuter du sort des quelque 100 soldats allemands et 250 militaires italiens présents dans la capitale dans le cadre d’accords bilatéraux afin de former les forces armées nigériennes. Selon nos informations, l’Allemagne chercherait à maintenir un effectif réduit à 30 ou 40 soldats qui serait chargé de maintenir le contrôle d’un aérodrome militaire à Niamey.

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