Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

L’émissaire de l’ONU en Libye jette l’éponge, ne voyant aucun espoir de solution politique

Le diplomate sénégalais, le neuvième à diriger la mission onusienne depuis 2011, avait été nommé en septembre 2022, malgré les réserves du gouvernement de Tripoli. Il a présenté sa démission à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité où il a dressé un tableau très sombre de la situation.

Le Monde avec AFP

Publié le 17 avril 2024 à 02h10, modifié le 17 avril 2024 à 07h17

Temps de Lecture 1 min.

Le représentant spécial de l’ONU en Libye, Abdoulaye Bathily, lors d’une réunion à Tripoli, en janvier 2023.

L’émissaire des Nations unies pour la Libye, Abdoulaye Bathily, a démissionné mardi 16 avril, estimant que l’ONU ne peut « agir avec succès » pour soutenir le processus politique face à des dirigeants qui placent « leurs intérêts personnels au-dessus des besoins du pays ».

« J’ai présenté ma démission au secrétaire général » de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré le diplomate sénégalais à la presse à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité où il a dressé un tableau très sombre de la situation en Libye, déchirée par une guerre civile depuis 2011. La démission a été « acceptée », a fait savoir le porte-parole du secrétaire général.

La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) « a fait beaucoup d’efforts ces dix-huit derniers mois sous ma direction », mais « ces derniers mois, la situation s’est détériorée », a décrit M. Bathily, dénonçant « le manque de volonté politique et de bonne foi des dirigeants libyens qui sont contents de l’impasse actuelle ».

« C’est très triste, parce qu’en Libye aujourd’hui l’essentiel de la population veut sortir de cette galère. » Mais « dans ces circonstances, il n’y a aucun moyen pour l’ONU d’agir avec succès », a-t-il jugé, ne voyant « pas de place pour une solution » politique. Lors de la réunion du Conseil de sécurité, il avait annoncé le report de la Conférence nationale de réconciliation interlibyenne prévue le 28 avril, à une date indéterminée.

« Manœuvres et tactiques dilatoires »

« Il est décourageant de voir des individus en position de pouvoir mettre leurs intérêts personnels au-dessus des besoins de leur pays », a-t-il lancé, partageant son « profond sentiment de déception ». « La détermination égoïste des dirigeants actuels à maintenir le statu quo par des manœuvres et tactiques dilatoires, aux dépens du peuple libyen, doit stopper », a-t-il plaidé. Il a notamment regretté que ses tentatives de répondre aux préoccupations des diverses parties aient été accueillies par « une résistance obstinée, des attentes déraisonnables et une indifférence face aux intérêts de la population ».

La Libye est plongée dans le chaos politique et sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, à la suite d’une révolte populaire appuyée par l’OTAN. Miné par les violences fratricides et les divisions, le pays est gouverné par deux exécutifs rivaux. L’un à Tripoli (Ouest) est dirigé par Abdel Hamid Dbeibah et reconnu par l’ONU, l’autre dans l’Est, est incarné par le Parlement et affilié au camp du maréchal Haftar, dont le fief est à Benghazi.

Abdoulaye Bathily, neuvième émissaire onusien depuis 2011, avait été nommé en septembre 2022 après des mois de vacance du poste à la suite de la démission de son prédécesseur, Jan Kubis, en novembre 2021. Le Conseil de sécurité, dont l’aval est nécessaire, avait rejeté plusieurs propositions d’Antonio Guterres avant d’accepter le diplomate sénégalais, sur lequel le gouvernement de Tripoli avait, en revanche, exprimé des « réserves ».

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.